THÉÂTRE

Vendredi 18 et samedi 19 juin 2003

Vendredi 25 et samedi 26 juin 2003

Salle Jean Vilar, à 20h45

" Cuisine et dépendances "

par le théâtre du 


Le Théâtre du de Saint-Pierre-du-Perray présente :

" Cuisine et dépendances "

  

Avec :

 

            Georges :                     Fiacre

            Jacques :                       Matthieu Miens

            Martine :                       Delphine Raclet

            Charlotte :                    Caroline Maydat

            Fred :                           Christophe Couturier

 

 Mise en scène :

 

            Fiacre

 

Assisté de :

 

            Matthieu Miens

Caroline Maydat

 

Création lumières :

 

            R!CJ

 

Photo affiche :

 

            Gilles Marty du Photo-club de Saint-Pierre-du-Perray

 

Charte graphique de l’affiche :

 

            Séverine Séqualino

 

Le Théâtre du PAX de Saint-Pierre-du-Perray tient à remercier :

 

La municipalité de Saint-Pierre-du-Perray et son service TLC,

Monsieur Abadie de l’imprimerie Willaume Égret de Saint-Pierre-du-Perray,

Monsieur Gilles Marty du Photo-club de Saint-Pierre-du-Perray,

            Monsieur Éric de France de la société La Flèche.

            Messieurs Olivier Dailly et Pascal Plard de l’association www.perray.com

 

La scène se passe à Paris, de nos jours…

 

Georges

 

            « Ma mère voici le temps venu

De prier pour mon salut… »

 

Histoire d’un retour… Celui de la femme que l’on a jamais cessé d’aimer depuis l’adolescence. Ce premier amour fort, non obtenu, non consommé, le sens unique qui traumatise indéfiniment. Charlotte, Charlotte, celle qui a dit non, il y a dix ans, celle qui m’a appris la limite de l’amour, cette limite qui reste dans la réponse de l’autre.

Gainsbourg disait que les amours perdues ne se retrouvent plus. Comme chez Ibsen, on cherche ailleurs, dans d’autres femmes, celle que l’on a pas eu, mais cela ne marche jamais, le souvenir nous hante, revient, sous la forme d’une image, d’un prénom, ou pire encore, d’un désir.

Ce soir, elle revient, pour ce dîner absurde où je suis forcé d’être, et de ne pas être. Elle revient comme pour refonder ce vieux groupe d’amis avec Martine et Jacques. Et surtout Lui, cet homme, une ancienne connaissance de lycée, à qui elle a dit oui. Lui et elle, mariés, mariés… Elle revient… comme pour refonder cette ancienne amitié, je la vois déjà me la reproposer, à moi, qui jamais n’ai voulu être son ami.

Entre ami et mari, il n’y a qu’un « r » ou qu’un air, celui-ci sent mauvais, comme un plat laissé pour compte, laissé brûlé, je brûle trop pour elle, autant rester là, seul, et griller des cigarettes…

 

Fiacre

 

Charlotte

 

10 ans…

Qu’est ce que vaut une amitié de lycée après dix ans ? .La nôtre surprenait tout le monde à l’époque… Je me souviens de Martine, fragile, très timide, soucieuse de plaire, à ses parents, à ses professeurs tout comme à ses amis.  Je n’ai pas du tout été surprise d’apprendre qu’elle s’était mariée avec Jacques… plutôt logique comme couple. A l’époque, déjà, Jacques la rassurait par ses bonnes notes ; tandis que Georges et moi, nous nous amusions à les taquiner par nos sarcasmes et par notre franc parler…

Eux deux recherchaient la sécurité .

Alors que nous deux… Nous revendiquions la vie telle qu’on l’entendait,, on criait vouloir passer entre les mailles du conformisme et du « qu’en dira t-on »… Nous étions des gamins écervelés, des grandes gueules, les meneurs du groupe…

C’était il y a dix ans…

A 18 ans, j’ai pris la décision de grandir… J ‘ai dis non.

J’ai dis non à Georges, à ma jeunesse à mes rêves, et à mes convictions…

L’année du bac à fait naître en moi une angoisse plus forte que tout ce que j’avais toujours revendiqué jusque là…. Celle de l’ « après lycée ». J’ai dis non.

J’ai refoulé mon besoin de liberté pour être moi aussi sûre de mon avenir.

Alors, j’ai dis oui à l’autre… C’est aussi égoïste que ça. Mais je sais que j’ai fait le bon choix, je suis heureuse…

Mais je donnerai cher pour savoir ce que Georges est devenu…

 

Caroline Maydat

 

Jacques

 

            Cette soirée va me rappeler tant de souvenirs…

            Bon, cela fait une heure qu’on l’attend pour manger, notre cher ami… Comme cela fait longuet, j’ai eu le temps de réfléchir et de me remémorer la belle époque du lycée ; celle où nous avions fait toux connaissance dix ans plus tôt…

            Nous étions inséparables depuis la 2nde 12, Georges et moi. Lui, toujours ronchon, en conflit avec l’Éducation, en butte contre le monde entier et moi, calme et effacé, aux notes toujours bonnes, souriant avec nos profs. Nous nous complétions à merveille. D’ailleurs Georges reste mon meilleur ami malgré le temps qui a passé.

            Et puis notre groupe s’est élargi à trois, avec « Julien Lepers .» On le surnommait comme ça parce qu’il voulait être présentateur à la télé. C’est bien le seul de nous trois à avoir accompli son rêve… Il avait –et il a toujours- beaucoup d’assurance et beaucoup de succès auprès des filles, même s’il n’accrochait vraiment avec personne. Quand à Georges, à part sa mère (et encore) aucune fille ne le supportait et il ne supportait aucune fille.

            J’étais le seul à avoir trouvé une petite copine, celle qui deviendra ma femme : Martine. En fait, c’est plutôt elle qui m’a trouvé : mes bonnes notes l’impressionnaient, quelque chose en moi la rassurait… et puis je suis Capricorne et elle m’a dit que mon horoscope était idéal pour les Taureau de son ascendant. J’ai rien osé dire… Georges et Martine ne s’entendaient pas trop alors j’évitais de les voir en même temps. Chacun me reprochait de fréquenter l’autre ! Georges me disait carrément que c’était une dinde, Martine m’affirmait qu’il était asocial !

            Bien sûr, j’essayais de modérer les deux et « Julien Lepers » m’y aidait.

            À part ça, notre trio était indissociable, rien ne semblait détruire notre harmonie. Qui aurait cru qu’une fille la briserait : Charlotte. Une grande amie de Martine. Mes deux copains sont tombés amoureux d’elle… Georges s’est déclaré devant elle en premier mais Charlotte, comme l’aurait fait la plupart des filles du lycée, a préféré le présentateur-télé à l’asocial. Ce fut la déchirure entre mes deux amis et pour moi aussi, il fallait faire un choix.

            Pour la première (et dernière ?) fois de ma vie, je suis resté ferme avec Martine : « Georges est mon meilleur ami, il a une peine de cœur, je ne lui tournerai pas le dos ! » Je lui ai fait croire que Georges était ascendant Taureau pour qu’elle accepte ma décision. Bon elle m’a fait une horrible scène quand elle a su que ce n’était pas vrai mais c’était trop tard : nous étions à la fac, nous ne voyions plus Charlotte et mon ancien ami. Martine et moi sommes donc restés en contact qu’avec Georges puisqu’il est le parrain de mon deuxième enfant (pour le premier, Martine n’a pas voulu.)

            Dix ans plus tard, les revoilà, Charlotte et son présentateur de mari ! Chez Martine et moi, en présence de Georges ! Je suppose qu’il n’a pas de rancœur, ce brave Georges ! Enfin je crois… j’espère… j’imagine… pas après dix ans quand même !

 

Ce sera fantastique de nous retrouver tous les cinq ! et si le frère de Martine ne fait pas de désordre, cette soirée sera des plus réussies. Et puis, un présentateur de télévision, c’est toujours influent… on ne sait jamais…

 

 

Matthieu Miens

Martine

 

Il y a dix ans, j'étais au lycée, en terminale.

C'était l'année du bac, quel souvenir: J'étais hyper-flippée!… C'est aussi l'année où j'ai rencontré Jacques... mon mari...enfin, le père de mes enfants… Ah, je me souviens, on traînait toujours avec une bande de copains. On allait au "Club", boire des chocolats... Il y avait Georges, le « super » copain de Jacques -bonjour le boulet- et Charlotte, mon ami Charlotte, la splendide Charlotte...

Charlotte, si belle, si brillante, si pertinente, si parfaite! Tellement plus que moi…. Charlotte, la star des soirées qui me traînait inlassablement derrière elle par gentillesse, politesse, ou simplement par habitude… Charlotte qui a épousé celui que j'aimais en secret: le président du Club Journal du lycée.

Il était beau, drôle, cultivé, et puis, il était à l'aise partout…. Je me rappelle quand il m'a parlé pour la première fois. J'ai rougi ! J'étais impressionnée, mais je me suis sentie importante, vivante...

Bon, c'était pour me demander où était ma copine, celle avec la mini-jupe, Charlotte quoi!

Enfin, c'était il y a dix ans, et ce soir, je vais enfin le revoir...

Avec Charlotte!

  

Delphine Raclet

 

 Fred

 

C'est vraiment une belle période de poisse pour moi.

Je m'apprête à passer une charmante soirée en compagnie d'une sœur brailleuse et de son âne bâté de mari ! Y'a que leurs gosses qui sont sympathiques… enfin, tant que je ne les vois qu'à petites doses...

Et Georges qui est le contraire d'un gai…

Cerise sur le gâteau: une célébrité pompeuse qui vient casser l'ambiance avec sa tête d'abruti (pour peu qu'il y ait une ambiance !)

Il n'y a que sa nana que je ne connais pas...on verra bien.

Et comme si ça ne suffisait pas voilà que je perd une grosse somme d'argent et qu'"ils" me mettent la pression pour que je paye ma dette ! Ça commence vraiment à sentir le caramel comme on dit...

Enfin, je devrais pouvoir encore emprunter un peu d'argent à l'autre zouave de Jacques ! À moins que je puisse taxer la grande gueule de la télé: après tout il est plein aux as ! Allez, un peu d'optimisme !

Dans le pire des cas, si je m'ennuie trop, on devrait pouvoir casser un peu tout le monde avec Georges: c'est quand même sa spécialité!

Et puis, si y'a rien à faire pour se marrer un bon coup je rentrerais avec Marilyne... si elle se décide enfin à arriver !!!

 

Christophe Couturier

 

Avant le spectacle…

 

            À Caroline Maydat qui m’a prouvé que parfois les oiseaux se posent sur les statues, ou les petits rochers, pour y faire autre chose que leurs besoins…

  

            Le Théâtre est avant tout le lieu où les humains se parlent. Se parlent et nous parlent de la vie puis de la leur, afin de nous ramener à la nôtre... Après les amours impossibles d’Alceste et de Célimène dans Le Misanthrope de Molière, nous voulions faire, avec Art de Yasmina Reza, un cycle sur les amitiés détruites en une soirée, une réflexion sur une des lois les plus injustes de l’existence : Les amitiés d’enfance survivent rarement à la trentaine.

            Cuisine et dépendances, en cela est une œuvre noire, d’un comique en filigrane, une vraie comédie de mœurs qui hésite sans cesse avec le drame intime. L’exagération subtile des caractères nous permet un rire défensif, plus aisé, afin d’adoucir une identification qui serait susceptible de nous mettre mal à l’aise. L’égoïsme bourgeois de Martine, la lâcheté de Jacques, l’aigreur de Georges et l’uniforme de la femme accomplie de Charlotte, n’ont que trop de racines dans les vies, les êtres et les facettes de ce qui nous fait.

            Toute l’émotion et la richesse de cette pièce passe par le texte et son interprétation. Nous avons voulu un décor simple, celui d’une cuisine banale avec uniquement ses accessoires. C’est à Martine de vous prouver sa bourgeoisie, pas à son intérieur. Un espace large où les comédiens s’isolent autant dans leur souffrance que dans leurs émotions et où leurs corps peuvent laisser libre cours à l’hystérie qu’une soirée partant à vau-l’eau engendre.

            L’éclairage dresse des murs entre les caractères et finit de les séparer puisqu’en définitive, le malheur de cette pièce et de la vie en général, est que nous ne parvenons que très rarement à nous écouter… quand à s’entendre…

            C’est une pièce qui parle de destruction, et qui en trace un cercle vicieux. Le rideau se lève sur un homme détruit depuis des années, rongé par sa bile, une bile ayant pris la place de son sang il y a dix ans ; et se baisse sur une destruction générale, un effondrement des valeurs, une erreur générale, un leurre complet, dans lequel se glisse une note d’espoir qui fait de cette pièce une sorte d’American Beauty français.

            Georges a rendez-vous avec son diable, son passé qui n’a jamais cessé d’être présent et d’en faire une sorte d’esclave, Georges n’a pas besoin de haïr pour exister, il hait par nécessité, par souci de comparaison, pour se prouver que quelque part il a au moins réussi quelque chose. Georges rêve d’un mieux, au moins une petite pointe d’amour, avec cette espérance insensée de rattraper le temps perdu.

            Charlotte, elle, revient sans avoir jamais su mesurer la portée des sentiments de celui qu’elle a rejeté.

            Et puis il y a Jacques et Martine qui ne se préoccupent que de leur image de couple modèle et Fred qui ne se préoccupe de rien.

            Enfin ceux qu’on ne voit pas, qui ne sont que mentionnés dans la bouche des personnages présents, Lui, mari de Charlotte, self-made man parfait et Marylin, petite amie de Fred, les derniers ingrédients de cette soupe à la grimace que nous tâcherons de vous servir, ce soir, brûlante.


Prix des places :

  • 8 €

  • 4 €  pour les étudiants, chômeurs, RMIstes

  • Gratuit pour les moins de 12 ans


Réservations Théâtre du Pax 01.60.89.06.71 - 06.30.48.47.39

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